playlist juillet-août-septembre 2008

Publié le par Bruno

Cela faisait longtemps que je n'avais rien posté dans cette rubrique.

A part un album méconnu d' Alpha Blondy intitulé Yitzhak Rabin qui mériterait d'être plus connu et que j'ai pas mal écouté, cela a été essentiellement métal.
Mais le métal est plurifor..., pluriteifor..., pluro..., le métal a plein de styles quoi.
Les albums dont je parle ci-dessous n'ont pas grand chose à voir entre eux.

J'ai enfin écouté l'album cultissime de Cathedral, intitulé Forest of Equilibrium. Cet album est considéré comme l'un des premiers et l'un des meilleurs disques de doom extrémiste, (guitares ultra lentes: et oui le métal ce n'est pas que des guitares à 200 km/h, cela peut être l'inverse). Franchement, j'ai été un peu surpris. Je ne m'attendais pas à ça pour être honnête. J'ai tout de suite accroché.  Ce disque a une ambiance incomparable, poétique j'oserais-je. Certes c'est bien du doom, mais ce n'est pas que ça. Ce qui m'a surpris c'est qu'il y a du groove (qu'on retrouvera par la suite chez Cathedral), il y a des envolées, le rythme s'accélère parfois et on ne comprend pas pourquoi, il y a des voix plurifor..., pluriteifor..., pluro..., bref le chanteur module bien sa voix, il y a des flûtes qui apparaissent et là encore on ne comprend pas pourquoi. C'est assez unique. Honnêtement je n'avais jamais écouté ça avant et, même si ce disque date de 1991, je ne pense pas que quelque chose ait été fait de comparable par la suite, même chez Cathedral.

Voici l'excellente chronique du site gutsofdarkness.com que j'ai mise en lien sur ce blog.

"Les amis attention !!! Car je m'en vais vous de l'album, que dis-je, du monument cultissime des non-moins cultissimes anglais de Cathedral... Quoi vous dire quoi vous dire, hum... commençons donc par le commencement... Qui, mais alors qui aurait pensé que ce cher Lee Dorrian, en quittant Napalm Death en 1989 allait donner naissance, aidé de son compère Gaz, à l'un des groupes les plus cosmiquement débile et généreusement baveux de toute l'histoire de la musique ? Et pourtant c'est vrai, Cathedral est né autour de deux trois bières (en fait, sûrement plutôt huit ou neuf), de cette passion déjà partagée par les deux compères pour le vibe doom old school des grands anciens, la volonté conséquente, après taillage de bout de gras de rigueur, de rendre hommage via cette formation complètement hors du temps, à tous les chantres proto-doomistiques qui font la joue du doom '80s... Pourtant à l'époque, l'humeur n'est pas franchement encore tout à fait à la rigolade... Forest of Equilibrium est clairement l'un des albums les plus anachroniques qui fut... pensez-vous ! La mode est au death metal et voilà que déboule cette recrudescence de ringards finis, complètement apathiques et hallucinés... Où en étais-je ? Oui, disais-je donc, qu'avec Forest of Equilibrium, l'heure n'est pas encore à la rigolade pourtant... La musique de Cathedral flirte à l'époque douteusement avec le doom quasi-extrêmiste, du haut de ses guitares molles et ultra pataudes / pateuses, de son rythme léthargique et ses battements de mesure sporadiques, de son son d'une chaleur suave et de son groove pas vraiment multicolore mais déjà plus pastel que noir et blanc... Bref, le Cathedral première cuvée, c'est çà. C'est un peu le dur choix se laisser aller dans un hommage fleur bleue au rock des '70s, et de l'autre, celui de s'affilier à toute cette scène doom death boomisante des '90s, Forest of Equilibrium s'y veut clairement à cheval... Parce que, d'un côté, vous avez le doom a deux de tension, morbide et passivement hallucinogène à souhait, cette ambiance de poésie macabre, ces leads d'une lenteur... lenteur... et de l'autre, vous avez bon nombre d'éléments complètement incohérents ça et là... des solos couillus et bêlants complètement incongrus, des accélérations proto-stoneriques déjà d'un kitsch fini, du Lee Dorrian qui est constamment à mi-chemin entre chant guttural gras mais pas vraiment, et chant caverneux bouffonesque à forte tendance imbibée... vous avez aussi le groove lourdaud d'un Soul Sacrifice... les flûtes de Reaching Happiness complètement oniriques... et puis voilà... Alors oui, si vous voulez mon avis, ce disque est bel est bien le premier album de Cathedral, et non pas celui d'une obscure formation extrêmiste qui aurait évolué dans le mauvais sens... Parce qu'au dela de l'état primitif des choses qui nous est rapporté ici, ce disque est définitivement fun, je n'arrive pas à en faire abstraction... Lee est d'ores est déjà le moule de sa propre personne (c'est à dire celui de celle qui enfilera le costume de l'homme le plus groove de la galaxie, si vous permettez ce petit clin à quelques suisses qui se reconnaitront peut-être), avec son chant démoniaque allumé du fin fond des forêts, dans lequel il est impossible de ne pas deviner, déjà, une bonne dose d'acides multicolores... parce qu'on sent que toute cette formule, finalement, ce n'est que le protoype de celle qui suivra, jouée de façon retenue, et qui serait encore contrôlée, avant que les deux compères ne passent définitivement du côté kitsch de la force (j'en reparlerai sans doute à l'occasion de la chronique d'un live même époque, qui démontre point par point l'exact contraire de ce que je m'efforce de retranscrire... toujours est-il que- bref). Hum voilà... Ce disque, Forest of Equilibrium, au bout du compte, est à mon goût l'exact lien manquant entre la période extrêmiste de Cathedral, oui-belle-et-bien rattachable à ce fameux mouvement doom death naissant, et à celui qui va être le sien, où personne d'autre ne s'amusera à les suivre... Forest of Equilibrium, c'est le Cathedral dans sa version forestière : champêtre, humide, oppressant, onirique, mais incontestablement déjà complètement grouillant, et fourmillant d'animaux étranges, au poil ébourrifé et à l'oeil louche..."

Quoi d'autre à part Cathedral, et bien un autre chef d'oeuvre, l'album de 1994 d' Amorphis intitulé "Tales from the thousand lakes." Cela fait beaucoup de chefs d'oeuvre ces derniers temps. On baigne là dans le death atmosphérique. Je vais encore citer l'avis du site gutsofdarkness: "ll est le seul album à ma connaissance capable d'aussi bien retranscrire les ambiances nordiques.Il suffit de s'asseoir et d'écouter l'intro "thousand lakes" et l'on se retrouve projeté dans les neiges profondes de finlande."
Autant un Forest of Equilibrium, il n'en existe qu'un, autant des albums du style de Tales... il yen a eu à la pelle par la suite, mais là encore, pour moi cela n'a jamais été complètement surpassé.

Alors voilà aujourd'hui on célèbre le retour de Metallica qui sort dit-on partout l'album qu'ils auraient dû sortir après le "black album", voire "and justice for all" (petite parenthèse: j'avoue que j'aime beaucoup Load, que j'ai réécouté récemment),  mais même si ce n'est pas le même style, ce nouveau Metallica, intitulé "Death Magnetic", fait bien pâle figure à côté des chefs d'oeuvre mentionnés ci-dessus. Pas fondamentalement mauvais, mais pas transcendant non plus. L'instrumental m'a cependant bien plu.
Il ne restera pas dans ma mémoire, d'autant plus que dans le même style ou presque, en plus speed, j'ai écouté le dernier album de Blaze Bayley, autoproduit, intitulé "The man who would not die". C'est bien simple, c'est l'album que j'ai le plus écouté ces 3 derniers mois, il n'y a rien à jeter, tout est excellent, on sent qu'il s'est fait plaisir, qu'il s'est lâché, il fait ce qu'il aime depuis son éviction d'Iron Maiden, et cela est contagieux. Son plaisir il nous le communique. Un grand album. D'un niveau inattendu.
Alors bien-sûr Blaze Bailey va vendre 3000 album, et Metallica va en vendre 3 millions, mais je continue à écouter Blaze Bayley, alors que j'ai déjà lâché le nouveau Metallica.

Publié dans musiques

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